mardi 20 novembre 2012

La politisation des questions scientifiques

Je vous livre ici quelques réflexions qui font suite à ma révision des articles que j'ai publiés ou commentés en 2012 sur mon blogue de science. Je vais vous parler de deux des grands constats qui s'en dégagent: 1- Des questions scientifiques prennent de plus en plus place au coeur des débats politiques actuels. 2- Les concepteurs de la physique théorique actuelle essaient de faire oublier les trous béants bien connus de leur modèle de l'univers. Dans ce premier article, j'aborde le 1er de ces deux constats.


La politisation des questions scientifiques

Beaucoup de nouvelles de 2012 ont montré la politisation croissante des milieux scientifiques au Québec, au Canada et au niveau international.

Il y a d'abord toute la question du réchauffement climatique et de la production de gaz à effet de serre qui a pris encore davantage le devant de la scène médiatique, politique et scientifique internationale. Face à des bouleversements climatiques divers, dont la réduction de l'importance de la glace au pôle nord est le phénomène le plus convaincant, cette question scientifique qui concerne l'humanité entière est devenue une question politique incontournable et un problème lancinant qui reste à résoudre.

Ici, un phénomène relativement nouveau est aussi apparu: la mobilisation de scientifiques contre les coupures de budget du gouvernement conservateur canadien dans des domaines qui touchent entre autres à la protection de l'environnement, à la conservation des ressources de la mer et à la sécurité alimentaire. Je ne pense pas qu'on ait vu souvent des scientifiques manifester comme cela s'est produit cette année: voir Compressions budgétaires - Un millier de scientifiques dans les rues d'Ottawa | Le Devoir

Autre phénomène émergeant, on a vu de plus en plus des scientifiques prendre part activement des deux côtés des débats sur l'exploitation des gaz de schiste et du pétrole des sables bitumineux. Avec d'un côté, des scientifiques qui prennent parti du côté de l'industrie, et de l'autre, ceux qui mettent en garde contre les méthodes d'exploitation de cette industrie et contre leurs effets. Le monde de la science a perdu son aura d'unanimité, de neutralité et d'infaillibilité qui était promu en masquant les intérêts financiers, politiques et sociaux qui l'animent. Ces intérêts apparaissent plus clairement qu'avant.

De plus, les objectifs et l'impartialité de la recherche scientifique dans nos universités sont remis en question. Ils sont questionnés à cause de son financement qui repose davantage qu'avant sur l'argent de l'industrie et sur des alliances de recherche avec elle. Si l'industrie finance la recherche, c'est pour obtenir des avantages pour elle-même à court terme, avantages qui peuvent entrer en conflit avec les intérêts des citoyens et même avec la progression des connaissances scientifiques.

Les débats se sont aussi multipliés à propos de la nature des magazines scientifiques qui eux aussi font face à des problèmes de financement et à des pressions grandissantes de marketing. Un scandale a même éclaté à propos d'un éditeur de magazines scientifiques qui a créé certains magazines comme outils de marketing de certaines industries alors qu'il les présentait comme des publications scientifiques impartiales et générales.

Comme on le voit, «le monde et les temps changent». Ils changent petit à petit. Et on sent que les choses n'en resteront pas là. Une autre métamorphose est en cours. Pour le meilleur ou pour le pire!


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